Appel aux dons à RADIO PFM - Association MEDIA
(Mouvement d’Expression pour le Développement des Initiatives Audiovisuelles)

plus d’infos et plateforme sécurisée de dons en ligne en suivant ce lien

Nouvelles d’Europe, janvier ’07 Nouvelles d’Europe, chroniques sur l’actualité de l’Union Européenne

Le son :

http://pfm.decibels.free.fr/ne14.mp3

Le texte :

Emissions d’information sur l’Europe assurées par François Vié, diffusées sur Radio PFM (99.9) dans le cadre de « info 30 » le premier jeudi de chaque mois à 7 h 30, 12 h 30, 18 h 30.
Les émissions peuvent être écoutées et téléchargées sur le site radiopfm.com rubrique « son »

Emission diffusée le jeudi 11 janvier 2007 (exceptionnellement le 2eme jeudi du mois)

Pour la première émission de l’année, que retenir de l’année passée ?

Tout d’abord meilleurs vœux à tous.

L’Europe ne va pas bien. Au lendemain des NON français et néerlandais un grand débat avec les citoyens a été jugé nécessaire pour rapprocher l’Union des citoyens et lui donner une nouvelle orientation. Ce débat n’a pas eu lieu. L’Europe n’est pas un thème porteur dans les opinions publiques et les politiques évitent d’en parler. Les positions sont toujours très éloignées entre les gouvernements européens sur les réformes institutionnelles. Les gouvernements européens sont divisés sur l’énergie, sur les politiques économiques et fiscales, la PAC…. L’Europe n’a pas de budget suffisant pour ses politiques et n’a pas de nouveau projet ambitieux.

Mentionnons tout de même deux législations européennes importantes de 2006 : la directive sur les services et la directive Reach, sur les produits chimiques, dont nous avons parlé dans d’autres émissions.

Et que nous réserve l’année 2007 ?

Malgré tout l’Europe avance :
· La Roumanie et la Bulgarie sont depuis le 1er janvier les 26 et 27eme pays membres.
· La Slovénie est entrée le 1er janvier dans la zone Euro.
· Neuf des dix nouveaux états membres de 2004 entreront dans l’espace Shengen début 2008.

L’Allemagne préside l’Union au 1er semestre avec l’ambition d’engager, selon son expression, une « refondation » de l’Europe avec comme priorités annoncées les politiques extérieures, commerciales, énergétiques et environnementales.
· En politique extérieure, l’engagement de nouvelles politiques de voisinages avec l’Ukraine, la Biélorusie, la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, les pays d’Asie centrale.
· En politique énergétique, un plan d’action, à défaut d’une véritable politique énergétique européenne, souhaitée officiellement par tous, mais bien improbable étant donné les divisions vis à vis de la Russie et de son bras armé Gazprom.

Sur le plan institutionnel l’année sera marquée par deux échéances :
· Le 25 mars l’Europe célèbre le 50eme anniversaire de la signature du traité de Rome. A cette occasion une déclaration commune des 27 pays membres sera mise au point.
· Les 24 et 25 juin, la présidence allemande devra présenter des propositions concrètes sur l’avenir de la Constitution. On sait que le traité constitutionnel a été ratifié par 18 pays. Pour Angela Merkel, il ne faut pas réécrire le texte. Il faut conserver la substance de la Constitution.

Au deuxième semestre, c’est le Portugal qui présidera l’union européenne.

Euro

Il y a 5 ans , au 1er janvier, que l’Euro est entré dans le portefeuille des citoyens européens. cet anniversaire n’ a pas été fêté. C’est que l’Euro n’est pas populaire.
Selon l’Eurobaromètre, une majorité (48%) des citoyens de la zone Euro et une majorité de français (51%) jugent dans l’ensemble satisfaisante l’adoption de l’Euro, mais le % d’européens satisfaits est en baisse de 11 points depuis 2002.
L’opinion publique juge l’Euro responsable de la hausse des prix, de l’insuffisance de l’emploi et de la croissance.

Pourtant l’inflation mesurée par l’INSEE en France n’est pas plus importante après qu’avant l’Euro. De même en Europe l’inflation a été de 2.4% par an depuis 1999.

Les politiques français participent à la critique de l’Euro lorsque Ségolène Royal lance « ce n’est plus à monsieur Trichet (le gouverneur de la BCE, Banque Centrale Européenne) de décider de l’avenir de nos économies » ou lorsque Nicolas Sarkozy fustige l’Euro fort et réclame « que soient rediscutés le statut et les objectifs de la BCE ».

Il est clair que l’Europe est à la traîne de la croissance mondiale . Alors que celle-ci est de 5% en 2006 et prévue à 4.5% - 5% en 2007, la croissance dans la zone Euro a été de 2.6% en 2006 et devrait être de 2.4% en 2007 selon la Commission, c’est à dire inférieure de moitié à la croissance mondiale

Alors plusieurs questions se posent :

La BCE est-elle responsable de l’euro fort face au dollar ?
La BCE est accusée de faire monter l’Euro face au Dollar en relevant ses taux d’intérêts (dernière hausse le 7 décembre à 3.5%). Or ces hausses sont destinées à combattre l’inflation. Un rapport du CERC (le Centre de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale) montre que le revenu moyen en France n’a progressé que de 1.4% par an de 2002 à 2005. Dans ces conditions, une inflation de l’ordre de 2% telle qu’elle se maintient dans la zone Euro rogne le niveau de vie. La lutte contre l’inflation est une nécessité.

L’indépendance de la BCE est-elle un problème ?
Il serait préférable que les statuts de la BCE ne lui donnent pas comme seul objectif la lutte contre l’inflation. Mais les français sont bien isolés en Europe lorsqu’ils demandent la révision de son statut.
Le problème n’est-t-il pas plutôt dans l’absence d’interlocuteur politique face à la BCE ? La Réserve fédérale américaine est aussi indépendante que la BCE mais collabore avec le trésor américain, du fait d’une volonté politique et d’une pratique. L’Eurogroupe, qui dispose d’une présidence stable en la personne de Jean-Claude Juncker, gagne en crédibilité, mais ne constitue pas encore un gouvernement économique européen, faute de volonté politique commune des états.

L’existence de l’Euro et de la BCE sont-ils responsables de la langueur de la croissance européenne ?
NON et OUI

NON si l’on remarque que les pays de la zone Euro ont des taux de croissance très variables (5.3 % en Irlande, 4% en Suède, 3.8 en Espagne, 1.7% au contraire en Italie). Or, ces pays sont soumis aux mêmes contraintes. On doit en conclure que les politiques de l’emploi, sociales, budgétaires et fiscales qui sont aux mains des états ont beaucoup plus d’importance que les contraintes de l’Euro.

OUI parce que la zone Euro autorise, et même selon certains économistes favorise, des comportements laxistes de certains états. Avant l’Euro, le creusement des déficits, l’alourdissement de la dette, les déficits commercial et des payements étaient sanctionnés par les marchés. La monnaie était attaquée et devait être dévaluée. Aujourd’hui, les économies nationales engrangent les bénéfices de l’Euro : taux d’intérêts faibles, suppression des fluctuations monétaires, simplification des 2/3 de nos exportations que nous faisons en Europe… . Mais elles ne supportent pas les inconvénients monétaires de leur politique car elles sont protégées par l’Euro. Si l’Euro est attaqué (ce qui n’est pas le cas puisque l’Euro monte), c’est au détriment de l’ensemble de l’Eurozone. En France, la dette publique qui représentait 35% du PIB en 1991 et est passée à 67% du PIB en 2006. Le déficit commercial atteint des records : 0.6% du PIB en 2006. Dans ces conditions, sans l’Euro, le Franc aurait été dévalué depuis longtemps.

Nous avons beaucoup à faire pour coordonner les économies nationales, face à la BCE. Mais ne rendons pas l’Euro responsable des politiques nationales déficientes ou du manque de volonté et d’unité des chefs d’états européens.

Services publics, sujet-clé lors du débat sur la Constitution et que nous suivons régulièrement. Quoi de neuf ?

Deux évènements
Tout d’abord, le groupe socialiste au Parlement européen a fait une proposition de directive cadre sur les services publics. Ce texte :
· Définit les services publics, c’est à dire, dans le jargon européen, les services d’intérêt général, économiques (l’eau , les transports) et les services d’intérêt général non économiques (la police, la justice etc…)
· Il définit les principes des services publics : ouverture, transparence, caractère universel, qualité du service à des prix abordables.
· Il réaffirme le principe de liberté de choix par les collectivités locales ou territoriales du mode de gestion de leurs services publics (directe ou externalisée) et de liberté de leur mode de financement.
· Il garantit le droit des citoyens à des services publics sûrs, et de qualité, à des voies de recours et d’indemnisation.
· Il établit la supériorité de la Directive cadre sur les services publics, sur la Directive services appelée aussi directive Bolkenstein.
Actuellement, faute de directive sur les services publics, les services économiques d’intérêt général sont régis par la Directive service, ce qui rend leur situation juridique incertaine.
Cette démarche est soutenue par deux autres groupes parlementaires : Le GUE (groupe unitaire européen) et les verts.

De son côté la Commission a publié un livre blanc sur les Services d’intérêt général qui fait l’objet d’un rapport du Parlement, en cours de discutions. Ce rapport demande à la Commission de lancer des initiatives législatives, en commençant par le secteur des services sociaux et de santé d’intérêt général. Un désaccord est apparu entre les groupes du Parlements. Ceux de gauches veulent une directive-cadre, comme la proposition des socialistes, ceux de droites préfèrent des directives sectorielles.(je vous rappelle qu’un règlement sectoriel, sur les services locaux de transport, a été adopté récemment, nous en avons parlé il y a deux mois)

Le président de la Commission, José-Manuel Barroso a affirmé que le cadre juridique des services d’intérêt général reposera sur quatre principes :
· la subsidiarité (c’est à dire laisser faire aux états ou aux collectivités ce qu’ils feront mieux que l’Union européenne)
· la compatibilité avec le marché intérieur avec une priorité à l’intérêt général, en cas de conflit avec les règles du marché
· le respect des consommateurs et de la cohésion sociale
· la sécurité juridique

Ajoutons que la Confédération européenne des syndicats a lancé une pétition pour une directive cadre sur les services d’intérêt général. Enfin, les partis socialistes et socio-démocrates européens se sont réunis à Porto les 7 et 8 décembre et ont mis en avant la nécessité de défendre les services publics.

Donc les choses bougent.

Un livre : Jacques Attali : Une brève histoire de l’avenir, édition Fayard

Jacques Attali retrace l’évolution passée de l’ordre marchand vers toujours plus de libertés individuelles, de marché et de démocratie. Il décrit les dangers à venir de ce qu’il nomme hyperempire et hyperconflit et l’espoir de l’hyperdémocratie. Dans l’évolution à venir, l’Europe est menacée de marginalisation économique mais l’Union Européenne est l’avant-garde de l’hyper-démocratie. Quand à la France, l’urgence est à l’équilibre de ses comptes. Il faudrait pendant les 5 ans à venir réduire chaque année de 10 % les dépenses de l’Etat et augmenter les impôts de 5%.

On est loin de ces orientations de la part de nos politiques.

Sources : Europa, Touteleurope, Europemidi, Euractiv, Sinople, Agence Europe, presse quotidienne et hebdomadaire française dont Le Monde, Courrier international.

articles liés ou les derniers articles disponibles

Poster un commentaire

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom