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Un flic véreux à la gâchette facile surtout lorsque la couleur de peau de ses victimes est aussi sombre qu’une ruelle la nuit. Un truand « rangé des voitures » mais pas vraiment à la retraite. Un junkie prêt à tout et n’importe quoi pour sa dose. Une fille de 12 ans qui a perdu maman d’overdose. Un boxeur, des putes, des bars louches, des poings dans la gueule, des balles dans le crane, du sang (beaucoup), des dents sur le plancher, tout ceci sur fond de Cincinnati by night. Voilà planté le décor de Pike premier roman de Benjamin Whitmer.

Pike devient malgré lui grand-père d’une ado de 12 ans, à la mort de sa fille Sarah. Les circonstances troubles de l’overdose de Sarah entraîneront Pike, en quête de vérité, dans le Cincinnati des paumés , des flics pourris ; loin, très loin de l’american dream. Ici tout est dégueulasse et pue.Même la neige est noire. Pas la lueur d’une once de morale dans ce récit aux chapitres courts, percutants. Construit comme un story board, comme le scénario d’un Tarantino, la précision des descriptions vous colle le nez contre l’écran de ce qui pourrait être le pilote d’une nouvelle série télé. Décidément très cinématographique, ce roman vous fera craquer les os de la mâchoire et vous donnera une belle motivation pour recommencer à fumer.