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Vieilles Charrues 2004 : Le monde entier en révait, Concerts

Il semble que ce festival rassemble tous les ans un public plus large. Cela tient sans doute aux ingrédients musicaux qui le composent. Cette potion est brassée à partir d’influences musicales des plus diverses, de la bonne humeur, mais aussi grace la volonté de plus de 5.000 bénévoles venus des quatre coins de la France pour préter main forte aux irréductibles organisateurs. Pour la programmation, prenez quelques ingrédients savoureux venus de la garigue comme IAM ou les Fabulous Trobadors, mélangez-les aux spcialités de la chanson bien d’chez nous telles que Bashung ou Hugues Auffray, relevez le tout avec des valeurs séres de la musique électro : Ralph Myerz and the Jack Herren Band, Buck 65, la trés sensuelle Emilie Simon et pour le dessert, gardez surtout de la place pour Muse dont on nous rabat des oreilles sur les ondes d’une certaine radio publique tendance rock... Et surtout n’oubliez pas les gots venus d’ailleurs pour le dépaysement, qu’ils soient africains (Rokia Traor, Lhasa), Indiens (Olli & the Bollywood Orchestra) etc. La musique traditionnelle trouve évidemment toute sa place au Cabaret Breton, avec entre autres Tan B’an Ti ou Regis Huiban Quartet (un cousin loign, ndr)... Mais aussi un fest-noz était organisé le samedi.

La potion 2004 tait trés bonne. Et nous retiendrons surtout les 165.000 spectateurs venus de toute la France pour gouter ce treizième millésime. Treize... le chiffre aura porté chance au festival centre-breton malgér la dfection de David Bowie et celle de Salvator Adamo.

Vu et entendu le vendredi

Le vendredi nous arrivions malheureusement un peu tard, les Fabulous Trobadors jouaient déja sur la scne Kerouac. Mélant la langue d’une autre minorité culturelle au francais, faisant swinguer les mots dans un duel de tchatche occitan, le festival commençait vraiment très bien. Le public, visiblement acquis leur cause, aux repas de quartiers, aux farandoles et autres sarabandes... reprenait les paroles de leur dernier album qui comporte quelques titres imparables et entranants : de il nous ment (adress au gouverne-ment comme il respire) a c’est oui ! , morceau destin nous faire apprcier les dlices de la vie en bonne compagnie l’aide de petites choses du quotidien. Ces troubadours l’esprit cleste et fabuleux que sont Ange B et Claude Sicre n’ont simplement pas d’quivalent si ce n’est leurs collgues du Massilia Sound System... Un joli coin de sud sur le site de Kerampuilh.

Et puis notre attention a peu de temps aprs dvi sur la scne Xavier Grall, si souvent oublie des journalistes, bien occups avec Texas ou Alain Bashung dont on n’a plus rien attendre... A part un profond ennui. Une petite scne qui nous avait rserv de belles russites l’an dernier : le plateau Ninja Tune & Jarring Effect , et la DJ Drum’n’bass de Montral : DJ Mas. On y trouve certainement les meilleures conditions d’accueil pour le public, comme pour les professionnels d’ailleurs... On ne s’y bouscule pas. La soire "No Frontiers" du vendredi tait tout simplement gniale. Le grand public ne connat pas Adrian Sherwood qui a pourtant un CV long comme son bras : pilier fondateur du label et sound-system On-U Sound en 1979 et par la mme occasion instigateur du courant dub Outre-Manche, il n’arbore ni dread-locks, ni effigie caractristique du rasta, au contraire, ce blanc-bec au crne ras est aux antipodes de l’image qui colle au reggae ; et pourtant il compte tellement dans le dub ! Et le dub compte tellement pour les rastas ! Allez comprendre ce qui s’est pass chez cet homme ! Avec plus de 100 albums et maxis sortis sur son label, il a entre autres influenc Massive Attack, avec qui il est rest trs proche, leur prtant du matriel leurs dbuts quand ils taient encore au stade de la bidouille ! En grande forme ce soir l, derrire la console, en rgie, il assurait le mix des autres artistes du plateau. Personne ne le voyait, et pourtant il tait bien l. Il a fallu attendre 01h25 pour le voir monter sur scne. Les programmateurs lui avaient laiss carte blanche donc il avait runi pour la soire Ghetto Priest, Junior Delgado et Little Axe. Une enfilade de groupe vraiment boostante. Le reggae-dub de Sherwood et de ses acolytes a tout de suite trouv preneur.

Pas le temps de voir la fin du set, malheureusement, car une autre sensation, plus rcente celle-la (puisque nous les avions dcouverts aux dernires Trans Musicales) venait de dbarquer sur la scne Kerouac. Les nomms Ralph Myerz and The Jack Herren Band sont originaires de Bergen en Norvge, havre de paix pris des touristes et des pcheurs, mais galement berceau de Kings of Convenience et de Ryksopp (venus l’an dernier). Ils combinent des rythmes subtils avec des samples envotants que l’on croirait tirs d’une BO de film allemand des seventies. Un son rveur mais nergique ! Deux batteurs sur scne, une bote rythmes, that’s it ! . Visiblement impressionn par cette foule immense venue les couter et en interaction avec elle, le groupe a donn le meilleur de lui-mme. Ca valait cent fois l’nergie que Pleymo a pu dployer par la suite sur la scne Glenmor. Leur show sentait le dj vu, le pr-fabriqu, rien de bien neuf en somme. Sans doute que l’heure tardive de programmation de leur concert ne nous permettait pas de les apprcier leur juste mesure. Du Mass Hysteria rchauff, en moins bien... La descente fut rude !

Samedi : melting-pot des gnrations

On attendait David Bowie mais il ne vint pas... Dommage pour ses fans (40 ans et plus), qui ont pu largement se consoler avec la lgendaire Patti Smith. Avant de devenir une icne du rock (grosse influence sur PJ Harvey), elle s’est faite connatre pour ses crits New York dans les annes 70. Contestataire jusqu’ la moelle, Patti Smith n’a pas manqu de faire passer son message l’gard de la politique du gouvernement des Etats-Unis. Mamie underground , et toujours engage... On ne se refait pas !

Surtout connue pour son titre Because The Night crit avec Springsteen en 1978, elle tait de retour l’occasion de la sortie rcente de son dernier album Trampin’ . Une sensation ferique digne des grands moments vcus lors des Charrues 2000 (Woodstock bis) s’est empare du public et nous a remmor les instants forts vcus avec Joan Baez et Joe Cocker ; c’est tout un symbole qui dbarquait Carhaix. Les vieux babas en redemandaient, les no-hippies semblaient apprcier. C’est peut-tre a l’alchimie des Charrues qui se nourrissent de lgendes encore vivantes... Et surtout c’est l’occasion d’entendre des artistes que l’on n’a pas l’habitude ou la curiosit d’couter.

Plus proche de la moyenne d’ge du public, comment faire l’impasse sur un concert de M, Magique, norMe, CarhaixMent gnial ? Plus qu’attendu au tournant, guett, idoltr, son spectacle tait irrprochable, rgl comme du papier musique, une programmation 22h50, c’est—dire juste la tombe de la nuit... Parfait. Le dit M est chez lui Carhaix, depuis sa venue en 2000 Yann Rivoal et Jean-Philippe Quignon, les principaux instigateurs du festival ne cessent de le lui rpter. 2000, 2003, 2004. La love story n’est certainement pas finie. C’est un musicien hors pair, tout comme Vincent Professeur Sgal (bassiste) et Cyril Atef (batteur) qui jouent avec M en plus de leur side-project Bumcello . Sollicits de toutes parts, de Susheela Raman, en passant par 113, DJ Medhi, Brigitte Fontaine, et Blackalicious (la liste est trs longue), les Bumcello collent bien l’univers du personnage de M combien charismatique. Cerise sur le gteau, M fait venir comme son habitude un inconnu, du public, musicien videmment, pour venir interprter une de ses compostions. Une main se lve dans les premiers rangs, et voil un jeune homme, 25 ans environ, un peu minet mais loin d’tre min... au micro, guitare la main pour nous interprter sa chanson Le Soleil . Ca aurait pu tre un bide, ce fut un pur rgal, tant pour l’artiste qui ne s’est pas dgonfl devant 50.000 personnes, autant que pour ces 50.000 personnes qui l’coutaient. En plus la chanson tait franchement joyeuse et de saison. A quand le disque ?

Aprs M sur la grande scne, un break s’imposait, ne serait-ce que pour dcompacter les premiers rangs... Le calme revenu, une bonne heure aprs, c’est au tour de The streets de prendre la suite sur la scne Glenmor. Un rappeur qui a le vent en poupe, largement mdiatis, mais alors trs dcevant sur scne. Peu de prsence, des paroles qui ne parlent videmment qu’ ceux qui comprennent la langue de la perfide Albion. Pas catastrophique pour autant, mais un peu la rue quand mme ! Arf. A couter chez soi (encore que...) mais pas aux Charrues. Ca ne ressemblait rien, ou si... des choses maintes fois entendues.

Mais alors, c’est quand le bonheur ? C’est Cali qui vous le demande... Rponse : sur la scne Kerouac vers 19h. Qu’on aime ou pas le style chanson franaise , on ne peut pas rester insensible aux paroles de cet artiste. Des textes simples et sincres a vous touche forcment : Je suis pendu votre cou dans le plus beau de mes rves. Mais je ne me rveille jamais prs de vous et j’en crve. Je suis pendu sous vos fentres au pied de l’arbre peut-tre demain. La petite fleur qui va natre vous racontera mon chagrin.... Cali, de son vrai nom Bruno Caliciuri avait la chair de poule aprs son concert. Trs mu, son groupe l’tait aussi, il n’tait sans doute pas conscient d’avoir ralis quelque chose d’norme. Ses textes collaient si bien ce qu’attendait le public venu l’apprcier, ses proccupations, ses dsirs... S’avanant sur le devant de la scne, il nous montre son bras et ses poils hrisss sur l’cran gant grce la camra prsente sur scne... De quoi vous donner la chair de poule votre tour. On ne triche pas avec les motions. Quelque chose nous dit qu’il reviendra.

Changement de dcor et d’atmosphre, cap sur la scne Xavier Grall. Cette scne si spciale... Petite mais pointue concernant sa programmation. Tout d’abord EriK Truffaz. Impossible de rsumer son univers. Il est juste possible de vous parler de sa prestation. Un son de trompette trs suave, une basse ronde, une batterie, un piano (Steinway s’il vous plat), un Rhodes... autant d’instruments associs de vritables musiciens expriments. Ce qu’il dcrivait lui-mme en confrence de presse se ralise. Une sorte de dme imaginaire comme une bulle nous isole du reste du festival. Notre oreille est attentive. Le son porte comme si nous tions dans un club de jazz de 300 places. Nous l’coutons religieusement. On est trs loin du jazz Papa , mais plutt dans un style qui a inspir Saint-Germain et assez proche de l’acid jazz finalement. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si Saint-Germain et Truffaz sont sur le mme label, ils s’apprcient, mais ont des parcours diffrents. Truffaz a univers complexe difficile retranscrire. Puisqu’il en parle lui-mme sur son site, nous vous invitons le consulter. Ou achetez son disque, et coutez le dans votre salon...a se passe aisment de commentaire. A comparer avec Julien Lourau.

C’est le moment de faire une pause puis de revenir au mme endroit pour DJ A et ce qui s’ensuit. On l’avait repr aux Trans, il a confirm aux Charrues tout le bien qu’on pensait de lui : le samedi, nous avons particulirement apprci Dj A (moiti de Team Tendo) qui porte firement sa tonsure crnienne et qui trafique toujours comme un fou sa voix au vocodeur. Du death metal l’lectro bien foutraque, tout y passe dans l’ordre ou pas. DJ A dit s’ennuyer quand il sort, toutes les soires se suivent et se ressemblent mais de temps en temps j’ai pu voir des gens transfigurs le temps d’une fte Tokyo, New York ; les pires looks de gangster emportaient la soire vers un monde de coolitude jamais atteint ! C’est ce que je recherche , dit-il. Assurant plusieurs mixes clectiques entre les groupes, il a communiqu son nergie au public, la fois prsent et l’aise sur scne, il n’a laiss personne indiffrent. Ce qui est plutt rare pour un DJ. Peu importe si la musique qu’on passe soit Iggy Pop, Rondo Venezziano, Aphex Twin ou Ru Paul, le but est de se raconter une histoire et que les danseurs la continuent d’oreille en oreille ; de se dire que c’est la dernire soire de sa vie et qu’aprs cette nuit on vous supprimera la musique !!! . Tout un programme. Sur sa vie ? A n’a rien dire. Il n’existe que le temps d’une soire, celle que vous passez avec lui.

Nobody buys you flowers... Darling, you’re so sweet and I’m so alone. Oh darling don’t tell me you’ve found another girl . Flowers... La chanson tourne en boucle sur la plupart des radios et on aurait jamais mis un aussi joli visage sur une voix si fluette. On ne sait pas trs bien de quelle plante vient Emilie Simon qui nous a littralement crucifi par sa beaut et son talent. Dans la maison d’enfance d’Emilie, il existait un passage qu’elle aimait croire secret. En l’empruntant, Emilie se laissait glisser d’un monde vers un autre, quittant celui d’une fillette de huit ans pour rejoindre ce sous-sol magique o son pre, ingnieur du son de profession, avait install son studio. Nous ne savons pas si ce monde existe, en tous cas elle le partage volontiers avec son public. Une voix fluette mais sensuelle pose sur des sons que l’on dirait sortie d’une bote musique. Les arrangements lectro nous transportent l’oppos du conventionnel. Elle conoit et faonne l’essentiel de sa musique la maison, seule aux prises avec sa guitare, ses machines lectroniques et un instrument central au bon fonctionnement de tous les autres : l’imaginaire qu’elle a est dbordant et sans frontire. Ingnieuse du son comme elle aime se dcrire (diplme du clbre IRCAM), fille de nulle part au milieu du dsert, ses paroles faussement naves nous entranent son univers captivant, qui nous touche perdument par des mlodies faussement naves mais profondment brches de l’intrieur.

Mme DJ A charg d’assurer la suite du programme ne s’en est pas remis. En effet, assurant les sets intermdiaires entre les artistes, il tait prsent lors du concert d’Emilie Simon ; et assis juste derrire ses platines ou plutt adoss ce qui lui sert de table pour mixer, (un endroit que le public ne peut pas voir), il a pass le plus clair de son temps a lui envoyer de grands sourires bats d’admiration, sous le charme lui aussi... A A A ils auraient d me prvenir qu’elle tait aussi jolie !!, se disait il probablement. On devinait ses penses et c’tait bien drle. En tous cas le talent de cette Emilie jolie n’a d’gal que sa beaut. C’est irrsistible.

A fait prend les platines, trs bien d’ailleurs, comme d’habitude. C’tait son troisime set de la soire. Ce qu’il y a de gnial avec A, c’est qu’il adapte toujours sa slection au groupe qui va suivre. Alors il a mont le volume, descendu un peu le tempo, car la soire se poursuivait avec un duo qui se cache derrire un nom tordu. Il s’agit d’Abstract Keal Agram (A.K.A), un excellent groupe d’abstract hip-hop originaire de Morlaix, dj venu aux Charrues et qui continue de faire parler de lui. Deux albums que nous vous conseillons : le premier est ponyme et le dernier Cluster Ville mrite franchement qu’on s’intresse plus srieusement eux... Leur musique a mis tout le monde d’accord, y compris quelques cinquantenaires que l’on voyait hocher la tte !

Et puis pour finir cette soire, aprs notre ami A (on commence le connatre !), X-Makeena nous a branch sur le 10.000 volts. La Drum’n’bass en France on connat mais trs peu en live... La horde de rennais fous furieux emmene par un MC Viking nous a fait bondir au son de la Jungle. Voil qui devrait donner aux DJ l’ide de se procurer certains de leur titres sur vinyle qui est bien long paratre d’ailleurs... Programms aux Trans, revus aux Charrues, puis plus tard Astropolis. Le groupe multiplie les dates de prestige alors qu’il y a peu de temps ils taient parfaitement inconnus. Voil qui nous laisse prsager du meilleur pour la suite.

Fin de la soire, retour au bercail pour une douche et un bon lit.

Dimanche : La crme solaire indice 40 n’est plus ncessaire...

Troisime jour, il fait moins chaud...

Les marseillais d’IAM, attendus au tournant le dimanche n’ont pas du leurs fans venus en masse. Un groupe d’alsaciens dploie une immense banderole, d’autres fans avaient confectionn un immense drapeau aux couleurs de leurs idoles ! Mais malgr toute l’nergie et la bonne humeur de nos sympathiques rappeurs sudistes, on n’entend rien, le son est mauvais, le feu ne prend pas la scne Xavier Grall. Voir IAM a fait plaisir, certes... Les entendre aurait t encore mieux.

On a tous plus ou moins grandi avec Akhenaton, Shurik’n, Imhotep et DJ Kheops dans le Walkman. Comment tre surpris par un groupe pionnier qui totalise plus de 15 ans d’exprience et avec lequel nous avons pass tout ou partie de notre adolescence ? Inquitant ? Oui car leur dernier opus Revoir un Printemps est vraiment dcevant, se vend mal, mais se pirate allgrement. Ajoutez cela des soucis techniques vite rgls pendant leur prestation... voil qui est gnant. Pas de chance car globalement le son de cette grande scne est beaucoup trop fort. On faisait plus qu’entendre les beats, on ressentait physiquement le dplacement d’air provoqu par les sub-woofer (vous savez les frquences 50 Hz !). Mais pour ce qui est des scratches ou des paroles, nada. Cette remarque est valable pour tous les concerts de la scne Glenmor. Les infra basses propulses par le mur d’enceintes sont ENORMES, insupportables dans les premiers rangs. Plutt que de casser la baraque IAM nous aura surtout cass les oreilles base de boooum boum ... Hlas. On les aime tellement nos Marseillais. Les mauvaises langues diront que leur carrire est derrire eux... Mais ils ont gard cet esprit positif ! Vont-ils ragir ? Nous l’esprons. GangStarr est bien revenu aux Trans l’anne dernire...

Les Muse taient en revanche en trs grande forme en juger par le nombre de jeunes filles en moi ou vanouies dans les premiers rangs : la scu tait dborde, mais c’est tout le temps pareil avec Muse ! disent les connaisseurs un rien blass. Au niveau de la prestation : du gros rock bien lourd des familles assn par des gueules d’anges aux cheveux hirsutes et colors. Muse jadis inconnu et aujourd’hui adul, catapult sous les feux des projecteurs... Muse c’est cinq annes d’existence, quatre ans qu’ils n’taient pas venus en terre Carhaisienne. On avait connu Matthieu Bellamy en jeune branleur , on retrouve cette anne un chanteur, un guitariste et un pianiste accompli... Envoles lyriques et riffs de guitares puissants. La diffrence est norme.
Au niveau du spectacle rien redire, Muse fait dans le grandiose, tout est lch jusque dans le moindre dtail. Un son et un show vido impressionnants. Vraiment.
En trois albums, Showbiz , Origin of symetry et Absolution , leur ascension a t pour le moins fulgurante. Gage de qualit ? Nous n’en savons rien. Ce qui est sr c’est qu’ils ont un public trs fidle ! A la fin du concert, a part en live, le matriel est fracass, la batterie vole en clats sur scne... Rbellion de salon markete la sauce wild style ou rage sincre ?? Si rbellion il y a, contre qui, contre quoi est-elle destine ? Quel est le message ? Il y avait le punk, il y a eu les Pixies, Nirvana, Sonic Youth et tant d’autres, il y avait Jeff Buckley. Muse est-il le groupe de rock le plus gnial du moment ? Sincrement, non car il restera un ersatz compar ses ans. Tant qu’il existera des groupes aussi gniaux qu’inconnus (Chokebore par exemple, ndr)... Muse n’a pas invent l’eau chaude. Ceci tant dit, les fans ont apprci. A la fin du concert, nous avons pu assister un gigantesque lcher de confetti, preuve que Muse ne fait pas dans la demi-mesure quand il s’invite dans le plus grand festival rock de France. Un spectacle total, irrprochable et c’est peut-tre bien cela qui est agaant.

Un peu plus d’une heure aprs la fin de Muse, les Freestylers prenaient possession de la grande scne. Ils avaient le privilge, mais aussi la lourde tache de clturer le festival. Lundi 26 juillet, 00h35 les Freestylers mettent de l’ambiance tant bien que mal aprs le concert surraliste de Muse. Deux MC, un DJ, un batteur, un bassiste et une chanteuse, ainsi se compose ce quintette ragga originaire d’Angleterre. Ils avaient deux dates en France. Mme si le public ne comprenait pas toute la porte de leurs lyrics, force est de constater que Matt Cantor, Aston Harvey et Andrew Galea et leur clique on fait bondir les plus fatigus d’entre-nous grce un cocktail vitamin de Regga, Hip-hop et Big beat. Il fallait bien a aprs le concert de Muse pour se remettre d’aplomb. Aprs doit-on crier au gnie ? Non pas vraiment. Si leur premier album We Rock Hard avait clat comme une bombe et nous laissait envisager le meilleur pour la suite de leur carrire, Pressure Point s’est rvl trs dcevant tout comme leur dernier intitul Raw As F**K , plutt moyen. Sur les forums consacrs au groupe certains les encensent, d’autres les dzinguent objectant que c’est tout juste bon passer en bote de nuit ou pour sonoriser une kermesse... Qui croire ? Le mieux est de se faire son opinion soi-mme en les coutant. Le premier album est bon. Pour le reste, rien n’est moins sr.

Dimanche,on aurait bien aim pouvoir se ddoubler pour tre la fois au concert d’Horace Andy et celui de Buck 65. Et comme souvent il a fallu faire un choix. Buck 65, c’est la sensation du moment... Emilie Simon, en mec... tellement il catalyse les regards fminins. Originaire d’Halifax, son hip hop est emprunt de rfrences la vie de tous les jours, celle qu’il a vcue lorsqu’il vendait des journaux chez un kiosquier. Des histoires banales, souvent tragiques, un univers sombre qui ne transparat qu’ la lecture attentive de ses paroles. Mais Buck 65 est certainement quelqu’un de trs talentueux, accessible par sa musique trs entranante, mais qui possde sa face sombre. Qu’importe Buck 65 scratche, le public s’lectrise, le flow et la prestation sont impeccables.

Impeccable. Ca pourrait tre le mot de conclusion. Oui, car nous les journalistes souvent blass et prtentieux qui avons presque tout vu ou tout entendu devons tre admiratifs face la russite des Vieilles Charrues. Le feeling gnral pourrait se comparer une gigantesque cour de rcration o tout le monde, qu’il soit jeune ou vieux, handicap ou pas, fille, mec, extra-terrestre, individu de toute tendance confondue... redevient enfant l’espace de trois jours. Et a, c’est bon ! Dlires en tous genres, folle ambiance au camping, il y aurait tellement dire o crire sur le sujet qu’un livre n’y suffirait probablement pas. Et puis il y a des choses qui ne peuvent tout simplement se raconter. Elles se vivent ! Nous vous encourageons donc y aller bien sr. A 60 le pass, il s’agit sans doute du festival le plus abordable de l’Hexagone rapport qualit / prix, le plus couru aussi, cela va de soi. Et si le camping vous rebute, essayez la chambre chez l’habitant... Un bon lit et une bonne douche en pareilles circonstances n’est pas un luxe. A l’anne prochaine ! [FH]

On en parle (les sites officiels de ) :

Buck 65

Cali

Emilie Simon

Erik Truffaz

Fabulous Trobadors

Freestylers
IAM

M

Muse

Regis Huiban

Rokia Traore

Ralph Myerz and the Jack Herren Band

On-U-Sound

X Makeena

Les photos

F Huiban - fhuiban@yahoo.com
http://backstag3.free.fr/charrues2004/

Stphane Rabut - stephane.rabut@wanadoo.fr
http://backstag3.free.fr/GalerieVC/

Voir en ligne : Sur le site Sonar

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