De la chanson engagée pour les enfants DONNEZ LEUR DES SOURIS
lundi 7 avril 2008

Cet article vous donnera quelques références discographiques sans aucunement avoir l’intention d’être exhaustif. Des références qui ont servi dans une émission spéciale consacrée à ce sujet.
Existe-t-il de la chanson engagée pour les enfants ?
La question pourrait surprendre. Pourtant elle ne devrait pas.
En effet, il y a une dimension éducative dans la chanson enfantine, et cette éducation peut aussi être citoyenne.
Engagée. C’est le terme qui effraie, plus encore, puisqu’on s’adresse à des enfants ; il agit comme un repoussoir, il est ambigu « propre à effrayer le sacro-saint grand public * » puisque « chanteur engagé renvoie quasi exclusivement au politique, réduit d’ordinaire à l’extrême gauche, aux anars et aux communistes. * »
Les enfants ne devraient donc pas être concernés par la politique ? Au contraire.
Qu’est-ce qu’une chanson engagée ?
C’est une chanson dont les textes sont au service d’une cause, d’une idée. L’interprète, prenant conscience des problèmes de la société et de son époque, met son art au service d’une cause. La chanson est donc au service d’un engagement : elle dénonce une réalité injuste.
Alors, la chanson est - elle engagée ou pas ? Si certains préfèreront le terme de contestataire ou de militante, finalement l’ambition et le résultat sont les mêmes : donner à réfléchir, à s’indigner, à protester sur une cause qu’on estime juste, et parfois à proposer et à agir.
Et ce n’est pas parce que le thème traité est consensuel (qui rejetterait une chanson dénonçant la pollution ?) que la chanson ne fait pas preuve d’un engagement assurément citoyen.
Si l’époque est à la dépolitisation, la politique, chassée par la porte, peut revenir par la fenêtre… les mots retrouvent leur sens et une chanson citoyenne sera aussi une chanson engagée.
Les thèmes
Deux thèmes vedettes sont à distinguer. Au hit-parade des préoccupations, il y a l’écologie et le racisme.
Depuis longtemps des chansons pour enfants parlent de pollution et de respect de l’environnement. Parmi des sorties récentes, Robinson évoque la déforestation de l’Amazonie (Bryan l’irlandais) ; Le Ministère de la jeunesse et de la magouille dénonce le nucléaire (Sauvons le monde) ; Jean-Luc Roudaut regrette les rivières où on pouvait se baigner (La complainte de la rivière) ; Zut veille sur l’eau (Tout le monde a besoin de l’eau), etc…. Des albums sont même exclusivement consacrés à ce thème. Signalons Jean Humenry qui mène un projet ambitieux avec : L’univers de l’écocitoyen (éditions Comme ci comme ça). Plusieurs volumes existent, s’adressant à une tranche d’âge particulière (des maternelles au CM), dont les paroles ont été écrites avec les enfants ; Dominique Dimey avec l’album Touche pas à ma planète ! (éditions Naïve).
Le racisme, la tolérance sont aussi fréquemment abordés : Anne Sylvestre chante que « Tous les enfants sont faits de lait, avec plus ou moins de café, de grenadine ou bien de thé » (Café au lait). Plus récemment Petrek (La vie, c’est chouette), Grégoire Dune (Si c’est différent) ou Zut exaltent les différences (Mister Confetti). Le Balbibus invite à « rencontrer les gens et découvrir les habitants » (Voyager). Dans un esprit similaire, les Fabulous Trobadors incite à la convivialité et à la créativité (créer soi-même ses propres paroles) : leur quartier cultive la joie de bien vivre ensemble avec fête et générosité (album Le Quartier enchantant, éditions tôt Ou tard).
Les questions sociales (chômage, précarité) sont par contre rarement abordées. Robinson évoque avec Jojo, les SDF : « Habiter dans la rue, pour Jojo c’était pas vraiment prévu. Mais la vie parfois nous donne pas le choix. » Jean-Luc Roudaut défend la France comme une terre d’accueil, « une terre d’asile pour tous les sans papiers » (Je dessine ; Zito). Monica Lypso détourne quant à elle les paroles d’une comptine très connue, Promenons-nous dans les bois, pour y greffer des propos dénonçant la pollution, les ogm, et même dans un couplet quasi altermondialiste, une « répartition très mal faite » entre Europe et Afrique.
Les propos directement politiques sont, à ma connaissance, rarissimes, mais au détour d’un couplet, les Zut chantent que « le long blabla du président… est particulièrement pas intéressant. » (Très intéressant). Je ne leur donne pas tort.
Distinguons le projet des Serruriers Magiques, association menant des projets (ateliers artistiques, comédies musicales) avec des enfants et des jeunes issus de milieux populaires à Paris (20ème et 18ème arrondissements). Leur projet « T’es qui, t’es d’où ? » aborde, à travers une histoire d’enfants sans papiers, les problèmes d’intégration et d’exclusion, les (mauvaises) tentations... Les chansons ont été créées avec les enfants qui en donnent une interprétation très vivante. Infos sur le cd : www.serruriersmagiques.com
Les conflits ne sont pas oubliés : Tartine Reverdy nous parle d’un enfant soldat qui « a quitté la misère pour aller au combat ». (Une belle Kalash) ; Gérard Delahaye évoque quant à lui les enfants fascinés par les armes, « quand je serai grand ma mère, je voudrais être soldat », mais qui, découvrant la réalité des combats, préfèrent rentrer chez eux. (Le petit soldat). S’adressant à des enfants plus jeunes, Dominique Dimey, qui chante depuis longtemps pour le droit des enfants, fait parler un enfant dont le père est soldat et qui se demande à quoi ça sert. (Y’a trop d’bruit sur la terre)
Gérard Delahaye aime dresser le portrait de personnages, connus ou pas, hors du commun. Pour exemple, Rigoberta Menchu, chanson écrite en 1994, évoque cette personnalité qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1992 pour récompenser son travail pour la justice sociale et le respect pour les droits des peuples autochtones. Dans son album Quelle drôle de terre : mes héros autour de la terre (Dylie Productions), paru en 2006, il compose des chansons sur des célébrités qui lui sont chères : Gandhi, Nelson Mandela.
Pour les pré-adolescents, les éditions Mango jeunesse ont compilé des chansons autour d’un thème : le racisme, la paix, la misère. Le CD compile des chansons, récentes ou du répertoire, dont les paroles sont illustrées dans un album.
Collection : Album Dada. Disponibles : Chanter pour la paix (Stéphane Eicher, Philippe Léotard, Barbara, Boris Vian…), Chanter contre le racisme (Pierre Perret, Maxime le Forestier, IAM, Manu Chao…), Chanter contre la misère (Claude Nougaro, Michel Jonasz, Thomas Fersen, Bob Marley…)
* Vous avez dit « chanson engagée » ?, Daniel Pantchenko, La chanson française, TDC n° 894, 15 avril 2005.
Olivier Bouly – Avril 2008 - Radio PFM
Vos commentaires
Le 12 avril 2008 à 13:06
par Bob’
Bonjours j’aurais aimer avoir un titre d’un chanson engagée de Bob Marley, et j’aimerais aussi savoir si ses chansons sont vraiment engagée ?
Merci
Le 21 avril 2008 à 08:00
par Baraka
Oui, les chansons de Bob sont engagées.
Ce texte est une priere a la tolerance
Until the philosophy
Which hold one race
Superior and another, inferior
Is finally, and permanently
Discredited and abandonned
Everywhere is war
Me say war
That until there’re no longer
First class and second class
Citizens of any nation
Until the colour of a man’s skin
Is of no more significance
Than the colours of his eyes
Me say war
That until the basic human rights
Are equally guaranteed to all
Without regard to race
Dis a war
That until that day
The dream of lasting peace
World citizenship
Rule of international morality
Willl remain in but a fleeting illlusion
To be pursued
But never attained
Now everywhere is war, war
And until the ignoble and unhapppy regimes
That hold our brothers in Angola, in Mozambic,
South Africa, sub-human bondage
Have been toppled
Utterly destroyed
Well everywhere is war
Me say war
War in the east
War in the west
War up north
War down south
War, war
Rumours of war
And until that day
The African continent
Will not know peace
We africans will fight it
We find if necessary
And we know we shall win
As we are confidents
In the victory
Of good over evil, good over evil
Good over evil, good over evil...
Le 23 décembre 2008 à 01:37
par Aline
Bruno Coupé (souvent considéré à tort comme simple amuseur) compose des chansons qui contiennent souvent des petites choses à double sens :
Drôle d’Anibal (Chirac, Seillière et Rafarin au moment du conflit des intermittents du spectacle)
Erika (!)
le manège (une de mes préférées)
La salsa des sales gosses (Marks & Spencer)
Problèmes de couples (Un doudou, papa s’en va...)
Danser les pieds nus (immigration)
Le marchand de bonbons...
Tous ses textes sont sur son site, il vaut mieux lire 2 fois...
Bises,
Aline
Bonjour et merci pour l’info sur bruno coupé dont je ne connais "que" l’album crabouillages... Ça m’avait amusé de consacrer un thème à l’engagement dans la chanson pour enfant. C’est toujours délicat je suppose en écrivant une chanson de ne pas tomber dans le texte "prétexte", le texte "dissertation" qui ne se consacre qu’à la thématique en oubliant le reste. L’art engagé, étrange expression car il y a plus souvent l’engagement et un peu moins l’artistique. Ne peint pas Guernica qui veut ! Olivier pour Donnez leur des souris.
Le 7 avril 2012 à 17:53
par Radio Mirliton
Bonjour. Voilà un article intéressant ! Depuis très longtemps je suis la production des auteurs compositeurs, qu’ils soient destinés aux enfants, ou qu’ils composent des chansons accessibles aux enfants. L’aspect "engagé" est indéniable dans pas mal de cas. J’ai fini par créer une web-radio qui diffuse un grand nombre de ces chansons par thématiques. Si ça vous intéresse, l’adresse est http://radio.mirliton.sylvestrel.fr Cordialement, Sylvain.
Le 9 avril 2019 à 16:16
par lynda
je n’ai pas vraiment aime ce site car pour des enfants de mon age,je ne nous vois pas chanter devant nos classe les chansons que vous nous avez proposée.
ce serait mieux si vous pouvez nous proposer des meilleurs chansons aussi cool que see you again ou despacito,enfin vous avez compris.merci de ne pas me repondre, je n’en n’ai pas besoin,ajoutez juste quelques modifications sur votre site web.
merci de votre comprehension,
ce texte n’est pas censé vous offensée.
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