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L’homme qui voulait tre Simenon noircnoir, les archives...

noirCnoir 240
vendredi 28 mars 2003

L’homme qui voulait tre Simenon
Marianne Jeffmar
Phbus

A dix-huit ans, en 1921, Georges Simenon est journaliste "La gazette de Lige" depuis deux ans. Il a publi un premier roman, "Au pont des Arches", il a dj rencontr celle qui va devenir sa premire pouse, Rgine Renchon et il s’apprte quitter la Belgique pour Paris. Avec un pareil curriculum, pas tonnant que le pre du commissaire Maigret ait crit, quelques annes plus tard : "Ce que vous n’avez pas absorb dix-huit ans, vous ne l’absorberez plus. Le reste de votre vie, vous resterez par consquent esclave de votre enfance et de votre premire adolescence." Pas tonnant non plus de retrouver cette pense en exergue d’un livre intitul "L’homme qui voulait tre Simenon". Parmi les nombreuses productions consacres Georges Simenon pour le centenaire de sa naissance figure donc cet tonnant et quelque peu droutant roman. Marianne Jeffmar nous emmne sur les traces de Bernard Wouters, lui mme sur les traces de Georges Simenon. Enfin presque.

"A cinquante et un ans, Bernard Wouters avait laiss passer sa chance. Pourquoi n’avoir pas fichu le camp, se dit-il en effet, pendant qu’il en tait encore temps et ne pas s’tre install Paris baiser, bouffer et crire ? Pourquoi n’avait-il pas sduit sa Josphine Baker ? S’il avait eu le moindre bon sens, il serait au moins aussi clbre que son illustre compatriote." Seulement voil, Bernard Wouters n’a pas quitt sa Belgique natale, il n’a publi qu’un seul roman, et tout en enseignant le franais, il signe rgulirement des critiques littraires pour le quotidien bruxellois, "Le soir". Rien voir donc avec l’homme aux presque deux cents romans. Seuls points communs entre Wouters et Simenon, une femme qui a trois ans de plus que lui et une fille prnomme Marie-Jo. Il y en aura un troisime, mais je vous laisse le dcouvrir. Le roman de Marianne Jeffmar est tonnant vous disais-je. C’est bien sr pour la place mme qu’occupe Simenon dans le livre. A la fois personnage rel, Simenon devient aussi personnage de fiction dans la mesure o Bernard Wouters, "L’homme qui voulait tre Simenon", agit en consquence. Etonnant, mais aussi droutant. Bernard Wouters va tre assassin Paris. Suzanne De Decker, journaliste enqutrice, charge du reportage doit commencer par apprendre connatre un peu mieux Simenon. C’est la cl pour comprendre Bernard Wouters et expliquer sa fin tragique. C’est l’occasion, pour l’auteur, de dcortiquer la personnalit d’un Simenon marqu dans sa jeunesse par le suicide d’un compagnon de route, le dessinateur Kleine. Et c’est surtout, partir de l, la proposition d’une hypothse audacieuse pour tenter d’expliquer l’nigme Simenon, l’auteur qui n’a fait qu’essayer de comprendre les assassins.

"L’homme qui voulait tre Simenon" de Marianne Jeffnar, traduit du sudois par Philippe Bouquet chez Phbus. Voil un roman qui, la manire du matre, ne se rduit pas la simple rsolution d’une nigme. Voil aussi un roman, mais c’est valable ds qu’il y a du Simenon dans l’air, qui donne envie d’aller lire du Simenon dans le texte. Bonne lecture toutes et tous avec mes salutations les plus Simenoniennes.

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